Le site institutionnel de la Fédération Nationale de la Pêche en France
Accéder au siteLe site institutionnel de la Fédération Nationale de la Pêche en France
Accéder au sitegenerationpeche.fr – Toute l’actu de la pêche en France
Accéder au siteTrouvez les informations pêche de votre département
Accéder au sitecartedepeche.fr - Le site officiel pour obtenir la carte de pêche de votre association agréée
Accéder au siteL’exercice du droit de pêche emporte une obligation de gestion des ressources piscicoles concrétisé par un plan de gestion dédié (L433-3 du code de l’environnement) : le PDPG. La Loi n° 2016-1087 du 8 août 2016 dite « Loi Biodiversité » rappelle que la rédaction du PDPG est du ressort des Fédérations départementales et que celui-ci s’applique à l’ensemble des gestionnaires. Par ailleurs, le PDPG fait obligatoirement l’objet d’une validation par arrêté préfectoral depuis la « Loi Biodiversité », le rendant ainsi opposable à tout gestionnaire local.
Ce PDPG est composé de trois éléments : un diagnostic des contextes piscicoles (unité géographique de gestion du PDPG) tant sur le plan piscicole que sur le plan des atteintes aux milieux ; ce diagnostic permet de déboucher sur un Plan d’Actions Nécessaires qui fixe les objectifs en matière de gestion de milieu (restauration ; action réglementaire en matière de pollution, de débit, de prélèvement, …) et un Plan de Gestion Piscicole par contexte qui fixe les modalités de gestions piscicoles (alevinage, empoissonnement, gestion patrimoniale).
Le premier PDPG 04 a été rédigé en 1996. Il est majoritairement orienté vers la gestion des salmonidés et plus spécifiquement sur la truite commune (Salmo trutta) dans le cadre d’un élevage au centre piscicole de Marcoux.
FD04 Rivière en tresse (Asse aval)
Les cours d’eau du 04 appartiennent peu ou prou à quatre grands types de cours d’eau répartis sur les trois zones climatiques du département :
Par ailleurs, il existe plusieurs plans d’eau exclusivement en seconde catégorie piscicole hormis le bassin de compensation d’Espinasses dont le classement est en première catégorie, répartis en trois groupe de plan d’eau : les grandes retenues du domaine concédé de l’Etat (Serre Ponçon, Castillon, Sainte Croix, Quinson et Esparron), les petites retenues du domaine concédé de l’Etat (la Saulce/Curbans, l’Escale, Saint Lazare), les gravières peu profondes de l’A51 (les trois lacs des Buissonnades, le lac de la Forestière, le lac des Mées, les lacs des Salettes) et enfin les retenues collinaires à vocation agricole (lac des Sagnes, lac de la Laye, lac de Brunet, lac de Vaulouve, …). L’ensemble de ces plans d’eau présente un peuplement spécifique à la seconde catégorie piscicole (carnassiers et poissons blancs).
La pratique de la pêche étant conditionnée par la nature des peuplements piscicoles, la gestion halieutique est fortement influencée par la nature du peuplement en place pour les cours d’eau alors que c’est l’inverse pour la majorité des plans d’eau. Ces derniers étant plutôt récents (seconde moitié du XXème siècle pour la plupart), ils ont fait l’objet d’empoissonnements ciblés permettant de satisfaire la demande halieutique.
Ainsi 76 % des contextes piscicoles des Alpes de Haute Provence regroupent des cours d’eau et plan d’eau historiquement pêchés pour ces salmonidés alors même que seulement 39 % des contextes présentent des densités importantes en truite commune, le seul représentant originel de cette famille dans les Alpes de Haute Provence.
FD04 Alevins de truite fario destinés au soutien de populations
Le Centre Piscicole de Marcoux a été créé en octobre 1987 dans l’objectif de repeupler les rivières bas alpines en truitelles commune à hauteur de 900 kg par an soit l’équivalent de 1,5 millions d’alevins.
Une politique de repeuplement a été mené par le Conseil Supérieur de la Pêche au niveau national qui a permis, entre autres, le financement du centre piscicole et l’embauche d’un technicien piscicole ainsi que la création d’un plan d’alevinage à destination de l’ensemble des AAPPMA du département.
Ce repeuplement effectué depuis plus de trente ans, est basé sur la double idée qu’il fallait aleviner les cours d’eau déficitaires en densité de truites et les cours d’eau où il n’y en avait jamais eu, afin de créer des populations dont la raison d’être était purement halieutique.
Bien que des alevinages en poissons blancs et en carnassiers sont réalisés depuis longtemps pour les différents plans d’eau du département à l’initiative des AAPPMA au travers de commandes de poissons provenant des piscicultures des Dombes, la politique fédérale s’est massivement orientée vers des alevinages en salmonidés, renforçant l’idée d’un peuplement monospécifique de truites communes.
Par ailleurs, la Fédération de pêche produit environ quatre tonnes de truites arc en ciel par an et qui permettent une gestion halieutique en truites surdensitaires.
La pêche à la truite est ainsi fortement ancrée dans les habitudes des pêcheurs bas alpins et la politique de gestion piscicole n’a pas permis d’élargir la pêche sur les autres espèces naturellement présentes et les nouvelles espèces dont la pêche est rendue possible par l’existence des plans d’eau apparus au cours du XXème siècle.
Depuis le début des années 2010, les évolutions en matière de connaissance en génétique des truites de souche autochtones et particulièrement les études génétiques menées dans les cours d’eau bas alpins, ont mis en avant la nécessité de protéger les souches autochtones et de pratiquer la gestion patrimoniale notamment sur la plupart des cours d’eau situés en zone climatique strictement montagnarde (Haut Verdon, Ubaye, Blanche, Coulomp) et sur plusieurs cours d’eau de la zone intermédiaire (Jabron, Biaisse, Sasse et Largue).
Ainsi l’ensemble du Verdon, le Largue, le Jabron (affluent de la Durance), l’Ubaye, le Coulomp, la Vaïre, le Vançon et le Riou de Jabron ont bénéficié de ces études génétiques. En dehors des deux derniers, les autres montrent tous des populations autochtones.
Dès lors, entre 2010 et 2015, le nombre d’alevins de truite commune produits par le centre piscicole, a été divisé par deux car de nombreux contextes du PDPG ont bénéficié d’une gestion patrimoniale stricte afin de protéger les souches locales d’un risque d’introgression de souche atlantique dite « moderne » communément élevée en pisciculture.
Ces nouvelles pratiques de gestion, n’ont à ce jour pas montré de signe de faiblissement des populations autrefois alimentées en alevins.
En revanche, certains bassins versants comme celui de la Vaïre, ont montré une inversion de la proportion « truites issues des alevinages / truites autochtones » initialement à la faveur des truites issues d’alevinage et désormais à la faveur des truites autochtones depuis l’arrêt des alevinages. Dans le même temps, les peuplements piscicoles se sont renforcés en montrant de plus grosses densités après l’arrêt des alevinages.
FD04 Restauration sur un adous
A la faveur du PDPG, La Fédération de pêche 04 a largement revu son logiciel en matière de gestion des milieux. Après avoir longtemps privilégié la production piscicole monospécifique pour compenser les pertes engendrées par les activités humaines, elle place désormais le curseur sur le milieu lui-même.
Le recrutement en 2015 d’une chargée d’études et de travaux, permet désormais de concrétiser les conclusions générales du PDPG :
l’amélioration attendue de la plupart des bassins versants passe par la restauration des adoux et par le rétablissement des continuités piscicoles et sédimentaires.
Ce changement de cap doit être considéré comme un travail de fond indispensable sur le long terme en remplacement partiel d’une compensation répétée de la perte de production piscicole naturelle. Ce travail, plus fastidieux et plus couteux à court terme doit permettre un gain écologique et économique plus important et, en dehors des adoux, ne nécessitera pas de suivi particulier à long terme.
109 contextes piscicoles sont recensés dans le département :
Sur ces 94 contextes, 45 sont considérés conformes à peu perturbés, 49 sont considérés très perturbés à dégradés.
La gestion piscicole des cours d’eau et plan d’eau des Alpes de Haute Provence est clairement orientée vers la pêche des salmonidés qui sont, à tort, considérés comme majoritaires dans l’imaginaire collectif bas alpin.
Bien que la présence de la truite soit un atout majeur pour notre département en matière d’halieutisme, elle n’en reste pas moins très minoritaire voir absente de 48 % des contextes « rivières » et de 100 % des contextes « plan d’eau ».
Actuellement, un pan entier des peuplements piscicoles du département ne fait que peu l’objet de convoitises en matière halieutique : les cyprinidés d’eau vives. Ces derniers sont souvent méconnus et sous-exploités.
Bien que les pêches typiques des plans d’eau tendent à se développer (notamment la pêche des carnassiers), la place de la truite dans ces mêmes plans d’eau est encore prépondérante alors même que les peuplements piscicoles ne s’y prêtent pas, particulièrement sur les petits plans d’eau de plaine.
Une étude récente a montré la nécessité de prendre en compte les impacts du réchauffement climatique qui laisse entrevoir une disparition progressive de la truite sur les cours d’eau à peuplement mixte (truites + cyprinidés rhéophiles) : Jabron, Sasse, Largue, Haute Bléone, Bès, Moyenne Durance amont, les trois Asse, Coulomp aval. Il convient de prendre en compte ces changements qui ont déjà débuté il y a une quinzaine d’année et qui vont se poursuivre dans les décennies à venir.