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Accéder au siteComme dans de nombreux départements français aujourd’hui, les écrevisses à pattes blanches ((Austropotamobius pallipes) sont en forte régression dans les Alpes de Haute-Provence.
La Fédération, avec l’appui et l’aide des AAPPMA, réalise chaque année des suivis de populations sur les écrevisses à pattes blanches.
Espèce emblématique des cours d’eau français, ses populations sont en forte régression depuis le milieu du XXème siècle et particulièrement depuis l’introduction d’espèces exotiques, la dégradation des milieux naturels et l’altération de la qualité de l’eau.
Lucifuge, l’écrevisse à pattes blanches se cache la journée sous les pierres, dans les branchages ou dans son terrier. Elle sort dès la tombée de la nuit pour s’alimenter en végétaux, en petits mollusques ou en alevins.
Cette espèce est retrouvée autant en plaine qu’en moyenne montagne quand l’eau est fraîche et de bonne qualité. Elle affectionne particulièrement les cours d’eau qui présentent des débits constants et des températures idéalement situées entre 15 et 18°C. Au-delà de 22°C elle subit des perturbations physiologiques.
Il lui faudra attendre entre 3 et 4 ans pour atteindre sa maturité sexuelle et trouver des conditions propices pour déclencher sa reproduction. Lorsque la température de l’eau devient inférieure à 10°C les écrevisses commencent à s’accoupler. Elles ne se reproduiront qu’une seule fois dans l’année, et peuvent pondre entre 60 et 120 œufs qu’elles garderont sous l’abdomen jusqu’à l’éclosion.
Elle peut vivre une dizaine d’années et atteindre les 13 centimètres (hors pinces).
L’écrevisse à pattes blanches est classée comme une espèce « Vulnérable » selon l’Union Internationale pour la conservation de la Nature (UICN).
Depuis l’introduction d’espèces exotiques envahissantes comme l’écrevisse de Californie/Signal (Pacifastacus leniusculus), l’écrevisse américaine (Orconectes limosus) ou encore l’écrevisse de Louisiane (Procambarus clarkii) importées dès le début du 20ème siècle ; pour le commerce alimentaire et dans un but de redynamiser la pêche des crustacés d’eau douce suite à la disparition de l’écrevisse à pattes rouges ; les populations des écrevisses indigènes ont largement diminué. En effet, les écrevisses américaines sont porteuses saines de la peste de l’écrevisse (Aphanomycose). Ce champignon peut décimer une population complète d’écrevisses autochtones en quelques semaines.
Depuis quelques années la fédération mène des suivis de populations d’écrevisses à pattes blanches sur l’ensemble du département.
Ces prospections sont effectuées de nuit (période active pour les écrevisses), avec l’aide de bénévoles des AAPPMA et des différents partenaires (syndicats de rivière notamment).
Sur un secteur donné, une évaluation de la population est faite : densité (forte, moyenne ou faible), proportions d’adultes et de juvéniles, état sanitaire (mortalité, observation de pathologies), …
Depuis le début des prospections, certaines populations ont été découvertes et d’autres, déjà connues, ont évolué dans le temps (baisse ou augmentation des effectifs, parfois disparition).
Ces prospections ont pour but d’établir une cartographie des zones à risques, sensibles, sur lesquelles des précautions particulières devront être prises en cas de travaux ou d’inventaires piscicoles. Une vigilance accrue est également nécessaire sur ces sites de présence, notamment face aux actes de dégradation divers qu’ils peuvent subir (mises à sec par dérivation de l’eau, pollutions, braconnage, …).
La présence des écrevisses américaines semble malheureusement irrémédiable. En effet, leur reproduction plus efficace et leur plus grande tolérance aux perturbations naturelles et anthropiques font d’elles de véritables « super colonisateurs ». Une veille est nécessaire sur ces populations afin de suivre leur évolution et éventuellement de mettre en place des mesures barrières afin de limiter au maximum leur colonisation et leur impact sur l’écrevisse autochtone.
Il est toujours possible de travailler sur les secteurs non colonisés. La restauration de cours d’eau qui accueillent des populations ou qui sont susceptibles d’accueillir des populations d’écrevisses à pattes blanches peut être envisagée. Réhabilitation d’habitats, restauration d’adous, amélioration de la qualité de l’eau sont des missions que la Fédération réalise chaque année avec ses AAPPMA.
Comme précisé au début de l’article, les écrevisses invasives sont porteuses de maladies mortelles pour les populations autochtones. Afin d’éviter de contaminer tous nos cours d’eau, il est absolument nécessaire d’appliquer quelques précautions :
Dans notre département, la pêche des écrevisses exotiques est autorisée toute l’année en 2nd catégorie et sur la période d’ouverture de la truite en 1ère catégorie. Il est bien sûr obligatoire d’être muni de sa carte de pêche pour pouvoir exercer cette activité.
La pêche de l’écrevisse se fait à l’aide de balances, d’un diamètre inférieur à 30 cm et d’une maille du filet supérieure ou égale à 10mm. Il est autorisé au maximum 6 balances par pêcheur.
Les balances sont accrochées à une cordelette et munies d’une perche (une branche en patte-d’oie suffit souvent) ce qui permet de soulever et de positionner la balance sur la zone de pêche.
Pour les appâts, l’écrevisse aime tout, mais elle a une préférence pour les aliments carnés. Un morceau de poisson mort de type sardine convient généralement. La viande avariée est également un très bon appât (certains utilisent aussi des croquettes pour chien, plus faciles à trouver).
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Il est interdit de relâcher les écrevisses envahissantes à l’eau après leur capture. Ces dernières doivent être « châtrées » avant d’être transportées (ce procédé permet de les condamner à mort tout en les conservant dans un bon état pour pouvoir les cuisiner). Cela consiste à enlever l’intestin en tirant sur l’écaille centrale de la queue :