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Accéder au siteLe lit du Colostre subit depuis plusieurs dizaines d’années un phénomène bien visible de concrétionnement calcaire. Ce dernier se traduit par une uniformisation du lit qui devient ‘figé’ par le développement progressif d’une croûte s’épaississant d’années en années. Les granulats, alors fixés les uns aux autres, ne permettent plus la reproduction des truites communes qui peuplaient autrefois abondamment le Colostre et le Verdon. Uniformisé, le fond lit ne permet pas non plus le développement et l’accueil d’une grande diversité de macroinvertébrés aquatiques.
Cette concrétion est liée à la composition même de l’eau du Colostre mais le phénomène semble amplifié par les faibles vitesses d'écoulement et le faible charriage de matériaux, eux-mêmes liés à la présence de nombreux seuils disposés régulièrement le long du cours d’eau et aux nombreux prélèvements qui affaiblissent le débit.
FD04
FD04 Croûte calcaire
Suite à ces constatations, l'AAPPMA "Verdon-Colostre" a décidé de réaliser un test de déconcrétion sur un linéaire bien défini du Colostre. Les travaux ont eu lieu en octobre 2016, de la manière la plus originale qu'il soit : c'est un cheval qui a cassé la croûte, en tractant une herse. Par de nombreux passages répétés, la herse ainsi que les piétinements du cheval ont permis aux galets et autres pierres de refaire surface, offrant ainsi des habitats bien plus diversifiés et intéressants pour les invertébrés aquatiques et la reproduction de la truite.
Afin d'évaluer l'efficacité de ces travaux, un suivi a été réalisé pendant 1 an. Prises de vues, prélèvements d'invertébrés aquatiques (voir notre rubrique IBGN dans le volet études), relevés de frayères et suivi de la vitesse d'encroûtement du substrat ont permis de se constituer un avis. Malgré la survenue d'une crue 1 mois seulement après travaux qui a grandement modifié la station obtenue, la qualité du peuplement de macroinvertébrés c'est nettement améliorée. En revanche, pas de frayères à l'horizon, les truites ayant préféré se reproduire plus en amont.
Malgré des résultats mitigés et compliqués à interpréter à cause de l'impact de la crue, ce test a permis de mieux comprendre le phénomène d'encroûtement qui frappe le Colostre, et de pointer du doigt l'intérêt d'agir. Cette opération devrait être répétée prochainement, sur un linéaire plus important.
Le Verdon a la particularité d’être équipé de 5 barrages successifs destinés à la production hydroélectrique. Ces équipements ont profondément modifié son aspect et son fonctionnement depuis le début de leurs constructions (1948).
D'un point de vue écologique, ils entraînent de nombreuses contraintes sur le fonctionnement de la rivière. Ils sont notamment responsables d’un déficit sédimentaire sur les portions de cours d’eau situées en aval. En effet, la restitution du débit réservé sous les barrages entraîne un phénomène d’érosion sédimentaire dans le lit principal qui n’est pas compensé, comme il devrait l’être naturellement, par des apports d’alluvions provenant de l’amont. Cette absence de substrat dans le lit principal se traduit par une augmentation de la surface en roche mère qui ne permet ni la présence de macroinvertébrés, ni la reproduction piscicole.
JC Michel (AAPPMA "Verdon-Colostre") Roche mère
Pour tenter de répondre à ce problème, l'AAPPMA "Verdon-Colostre" a réalisé des travaux de recharge sédimentaire sur 3 placettes tests préalablement définies.
Afin d'évaluer l'efficacité des travaux, un suivi a été réalisé. Ce dernier a englobé : un suivi visuel, la recherche de frayères, des pêches électriques d'inventaires et des prélèvements de macroinvertébrés aquatiques.
Malgré les différentes perturbations hydrologiques que le bas-Verdon a subi en 2016 et 2017, la recharge sédimentaire a été un succès sur deux des trois placettes test qui ont fait l’objet des travaux. La crue de novembre 2016 et les lâchers successifs du barrage n’ont pas suffit à évacuer tous les sédiments sur les placettes aval et intermédiaire. Or la surface concernée par la recharge et l’épaisseur de matériaux implantée étaient relativement faibles.
Au niveau du suivi biologique, le bilan est mitigé. Aucune frayère n’a été inventoriée sur les placettes aval et intermédiaire malgré la présence d’une granulométrie favorable. Le décapage superficiel occasionné par la crue a potentiellement réduit leur attrait pour la fraie piscicole (épaisseur de granulats insuffisante). En revanche, les prélèvements de macroinvertébrés sur la placette aval ont clairement montré une amélioration de la capacité d’accueil après diversification des habitats.